Dans le film Matrix, Morpheus révèle à Néo que la réalité qui les entoure est générée par une matrice qui contrôle toutes leurs perceptions. Cypher les trahit.
Extrait 1 : le choix de Néo (vf)
Extrait 2 : Néo sort de la Matrice
Extrait 3 : le choix de Cypher (vo)
Cypher: You know, I know this steak doesn’t exist. I know that when I put it in my mouth, the Matrix is telling my brain that it is juicy and delicious. After nine years, you know what I realize? Ignorance is bliss.
Questions :
Le choix de Néo est-il facile ? Quelles semblent être ses motivations ?
Le choix de Cypher est-il difficile ? Quelles semblent être ses motivations ?
Si vous étiez dans la Matrice, que préféreriez-vous : le savoir ou l’ignorer ? Justifiez votre choix.
Extraits de : 21 jours au coeur de l’illettrisme, documentaire d’Alexandra Alévêque et Philippe Lagnier, diffusé dans l’émission “Infrarouge” de France 2 le 16 décembre 2014.
Quels obstacles les illettrés rencontrent-ils ? Citez quelques exemples.
Cherchez la différence entre analphabétisme et illettrisme. Aux yeux de la société, l’illettrisme doit-il être considéré comme une forme d’ignorance légère ou fondamentale ? Pourquoi ?
“Faut-il sortir de l’illettrisme ?” : Quels problèmes pose cette question ?
Le documentaire “Le bonheur au travail”, réalisé par Martin Meissonnier et diffusé sur Arte en 2014, propose et examine plusieurs solutions concrètes pour concilier travail & bonheur.
Quelques extraits :
Quels principes d’organisation favorisent l’entente au travail ?
Comment les revenus du travail pourraient-ils être mieux répartis ?
Comment améliorer les performances individuelles au travail ?
Gena ROWLANDS dans Opening Night (1978) de John CASSAVETES
Les acteurs tragiques veulent-ils nous faire illusion ? Ils doivent se la faire à eux-mêmes. Il faut qu’ils s’imaginent être, qu’ils soient effectivement ce qu’ils représentent, et qu’un heureux délire leur persuade que ce sont eux qui sont trahis, persécutés. Il faut que cette erreur passe de leur esprit à leur cœur, et qu’en plusieurs occasions un malheur feint leur arrache des larmes véritables.
Rémond de Saint-Albine, Le Comédien (1747), II, I, 3
Supposez que vous entriez dans une cabine dans laquelle, quand vous appuyez sur un bouton, un scanner enregistre l’état de toutes les cellules de votre cerveau et de votre corps, en détruisant ces derniers par la même occasion. Cette information est ensuite transmise à la vitesse de la lumière à quelque autre planète, sur laquelle un duplicateur produit une copie organique parfaite de vous-même. Puisque le cerveau de votre Réplique est exactement similaire au vôtre, il aura l’impression de se souvenir d’avoir vécu votre vie jusqu’au moment où vous avez appuyé sur le bouton ; sa personnalité sera exactement comme la vôtre, et il sera sous chaque autre aspect en continuité psychologique avec vous.
Plusieurs auteurs prétendent que si vous choisissez d’être télétransportés, parce que vous pensez que c’est le mode de transport le plus rapide, vous faites une terrible erreur. Ce n’est pas un mode de transport, mais une façon de mourir. Vous pouvez vous consoler à la perspective qu’après votre mort, votre Réplique pourra finir le livre que vous êtes en train d’écrire, jouer le rôle de parent pour vos enfants, etc. Mais […] vous ne voulez pas seulement qu’il y ait une continuité psychologique entre vous et quelque personne future. Vous voulez être cette personne future. Selon la théorie du Faisceau, un tel fait additionnel n’existe pas. Vous voulez que la personne sur Mars soit vous en un sens particulièrement intime, mais aucune personne future ne sera jamais vous en ce sens. Il s’ensuit que du point de vue de vos croyances naturelles, même la survie ordinaire est presque aussi terrible que la télétransportation. La survie ordinaire est à peu près aussi terrible que le fait d’être détruit et d’avoir une Réplique.
Derek PARFIT, Les esprits divisés et la nature des personnes (1987)
Questions :
Qu’est-ce qui est transmis exactement entre le scanner et le duplicateur ?
Si l’on suppose que le Moi est une substance permanente, est-il conservé à l’autre bout du téléporteur ?
Si l’on suppose que le Moi est une construction psychologique, est-il conservé à l’autre bout du téléporteur ?
Que nous apprend cette expérience hypothétique sur la façon dont nous nous représentons le Moi ?
Dans le film Matrix (2000), Néo vient d’apprendre que toute sa vie est une illusion générée par la Matrice, et que son véritable corps se trouve ailleurs, dans le monde “réel”.
Voici une histoire de science fiction discutée par des philosophes : supposons qu’un être humain (vous pouvez supposer qu’il s’agit de vous-même) a été soumis à une opération par un savant fou. Le cerveau de la personne en question (votre cerveau) a été séparé de son corps et placé dans une cuve contenant une solution nutritive qui le maintient en vie. Les terminaisons nerveuses ont été reliées à un super- ordinateur scientifique qui procure à la personne l’illusion que tout est normal. Il semble y avoir des gens, des objets, un ciel, etc. Mais en fait tout ce que la personne (vous-même) perçoit est le résultat d’impulsions électroniques que l’ordinateur envoie aux terminaisons nerveuses. L’ordinateur est si intelligent que si la personne essaye de lever la main, l’ordinateur lui fait « voir » et « sentir » qu’elle lève la main. En plus, en modifiant le programme le savant fou peut faire « percevoir » (halluciner) par la victime toutes les situations qu’il désire. Il peut aussi effacer le souvenir de l’opération, de sorte que la victime aura l’impression de se trouver dans sa situation normale. La victime pourrait justement avoir l’impression d’être assise en train de lire ce paragraphe qui raconte l’histoire amusante mais plutôt absurde d’un savant fou qui sépare les cerveaux des corps et qui les place dans une cuve contenant des éléments nutritifs qui les gardent en vie.
Hilary PUTNAM, Raison, vérité et histoire (1981), chapitre 1, pp.15-17
Questions :
Comment puis-je vérifier que mes perceptions actuelles viennent d’objets réels ?
Imaginons que nous soyons effectivement des cerveaux dans une cuve : par quel moyen pourrions-nous nous en rendre compte ?
Pourquoi l’histoire de Matrix nous offre-t-elle un scénario sceptique difficile à réfuter ?
L’un des sketches du film Monty Python : Le sens de la vie (1983) montre ce qui se passe quand nos désirs nous poussent à outrepasser nos limites, ici celles du corps.
Questions :
En temps ordinaire, mes désirs ont-ils des limites ?
La connaissance de soi est-elle illimitée ?
Comment peut-on expliquer que mes désirs puissent parfois me dominer entièrement ?
Si le désir ne se réduit pas à un besoin vital, cela signifie-t-il que nous pourrions vivre sans éprouver le moindre désir ?
Ce court-métrage réalisé par Pascal Szidon propose une adaptation du texte où le personnage d’Aristophane raconte le mythe de l’androgyne :
« Jadis notre nature n’était pas ce qu’elle est actuellement. D’abord il y avait trois espèces d’hommes, et non deux comme aujourd’hui : le mâle, la femelle, et en plus de ces deux-là, une troisième composée des deux autres ; le nom seul en reste aujourd’hui, l’espèce a disparu. c’était l’espèce androgyne qui avait la forme et le nom des deux autres, dont elle était formée. De plus chaque homme était de forme ronde sur une seule tête, quatre oreilles, deux organes de la génération, et tout le reste à l’avenant. […]
Ils étaient aussi d’une force et d’une vigueur extraordinaire, et comme ils étaient d’un grand courage, ils attaquèrent les dieux et […] tentèrent d’escalader le ciel […] Alors Zeus délibéra avec les autres dieux sur le parti à prendre. Le cas était embarrassant ; ils ne pouvaient se décider à tuer les hommes et à détruire la race humaine à coups de tonnerre, comme ils avaient tué les géants ; car c’était mettre fin aux hommages et au culte que les hommes leur rendaient ; d’un autre côté, ils ne pouvaient plus tolérer leur impudence.
Enfin, Zeus ayant trouvé, non sans difficulté, une solution, […] il coupa les hommes en deux. Or, quand le corps eut été ainsi divisé, chacun, regrettant sa moitié, allait à elle ; et s’embrassant et s’enlaçant les uns les autres avec le désir de se fondre ensemble […]
C’est de ce moment que date l’amour inné des êtres humains les uns pour les autres : l’amour recompose l’ancienne nature, s’efforce de fondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine. […] Notre espèce ne saurait être heureuse qu’à une condition, c’est de réaliser son désir amoureux, de rencontre chacun l’être qui est notre moitié, et de revenir ainsi à notre nature première. »
PLATON, Le Banquet 189d-191d
Questions :
Selon ce mythe, à quel manque répond le désir amoureux ?
Le désir amoureux peut-il être définitivement comblé ?
Même s’il n’a pas de valeur scientifique, ce mythe nous apprend-il une forme de vérité ?