Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou de l’éducation (1762), I, §§4-10 ; III
On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l’éducation. Si l’homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu’à ce qu’il eût appris à s’en servir ; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les autres de songer à l’assister ; et, abandonné à lui-même, il mourrait de misère avant d’avoir connu ses besoins. On se plaint de l’état de l’enfance ; on ne voit pas que la race humaine eût péri, si l’homme n’eût commencé par être enfant.
L’homme est la seule créature qui soit susceptible d’éducation. Par éducation l’on entend les soins (le traitement, l’entretien) que réclame son enfance, la discipline qui le fait homme, enfin l’instruction avec la culture. Sous ce triple rapport, il est enfant, élève et écolier. (…)
[§35] Il y a d’ailleurs un autre principe (…) qui, ayant été donné à l’homme pour adoucir, en certaines circonstances, la férocité de son amour-propre, ou le désir de se conserver avant la naissance de cet amour, tempère l’ardeur qu’il a pour son bien-être par une répugnance innée à voir souffrir son semblable. (…) Je parle de la pitié, disposition convenable à des êtres aussi faibles, et sujets à autant de maux que nous le sommes ; vertu d’autant plus universelle et d’autant plus utile à l’homme qu’elle précède en lui l’usage de toute réflexion, et si naturelle que les bêtes mêmes en donnent quelquefois des signes sensibles. Sans parler de la tendresse des mères pour leurs petits, et des périls qu’elles bravent pour les en garantir, on observe tous les jours la répugnance qu’ont les chevaux à fouler aux pieds un corps vivant ; un animal ne passe point sans inquiétude auprès d’un animal mort de son espèce ; il y en a même qui leur donnent une sorte de sépulture ; et les tristes mugissements du bétail entrant dans une boucherie annoncent l’impression qu’il reçoit de l’horrible spectacle qui le frappe. (…)
À l’origine, le « développement » était présenté comme un projet postcolonial, ouvrant la possibilité au monde entier d’adopter le modèle de progrès de l’Occident moderne colonisateur, sans toutefois subir l’assujettissement et l’exploitation caractéristiques du colonialisme. Cela reposait sur le postulat que le progrès « à l’occidentale » était accessible à tous. Le développement, compris comme l’amélioration du bien-être de chacun, supposait donc l’occidentalisation des critères économiques – des besoins, de la productivité, de la croissance. (…)
Davi Kopenawa, chef chaman, porte-parole de la communauté des Amérindiens Yanomami, lutte contre la surexploitation de la forêt amazonienne du Brésil. En avril 1977, il participe, avec la FUNAI, l’Institut Brésilien du Développement Forestier et la police fédérale, à une expédition contre la chasse clandestine sur le rio Pacu.
Le juriste américain Christopher Stone argumente contre un projet de la Walt Disney Company de construire une station de sports d’hiver en Californie dans la Mineral King Valley, célèbre pour ses séquoias.