SOCRATE :
Représente-toi des hommes dans une sorte d’habitation souterraine en forme de caverne. Cette habitation possède une entrée disposée en longueur, remontant de bas en haut tout le long de la caverne vers la lumière. Les hommes sont dans cette grotte depuis l’enfance, les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu’ils restent sur place et ne peuvent regarder que ce qui se trouve devant eux, incapables de tourner la tête à cause de leurs liens. Représente-toi la lumière d’un feu qui brûle sur une hauteur loin derrière eux et, entre le feu et les hommes enchaînés, un chemin sur la hauteur, le long duquel tu peux voir l’élévation d’un petit mur, du genre de ces cloisons qu’on trouve chez les montreurs de marionnettes et qu’ils érigent pour les séparer des gens. Par-dessus ces cloisons, ils montrent leurs merveilles.
Imagine aussi le long de ce muret, des hommes qui portent toutes sortes d’objets fabriqués qui dépassent le muret, des statues d’hommes et d’autres animaux, façonnées en pierre, en bois et en toute espèce de matériau. Parmi ces porteurs, c’est bien normal, certains parlent, d’autres se taisent.
GLAUCON :
Tu décris là une image étrange et de bien étranges prisonniers !
SOCRATE :
Ils sont semblables à nous.
PLATON, République, livre VII, 514a-517a
Questions :
- De quoi sommes-nous prisonniers selon Platon ?
- Qui sont ces hommes qui manipulent toutes sortes d’objets pour projeter certaines ombres devant nous ?
- Si l’un de ces prisonniers pouvait sortir de la caverne, pourrait-il facilement s’habituer à voir tout ce qui se trouve à l’extérieur ?