Platon : le véritable artiste doit-il se contrôler ?

SOCRATE – La troisième forme de possession et de folie est celle qui vient des Muses. Lorsqu’elle saisit une âme tendre et vierge, qu’elle l’éveille et qu’elle la plonge dans une transe bachique qui s’exprime sous forme d’odes et de poésies de toutes sortes, elle fait l’éducation de la postérité en glorifiant par milliers les exploits des anciens. Mais l’homme qui, sans avoir été saisi par cette folie dispensée par les Muses, arrive aux portes de la poésie avec la conviction que, en fin de compte, l’art suffira à faire de lui un poète, celui-là est un poète manqué ; de même, devant la poésie de ceux qui sont fous, s’efface la poésie de ceux qui sont dans leur bon sens.
Tu vois tous les beaux effets — et ce ne sont point les seuls — que je suis en mesure de mettre au compte d’une folie dispensée par les dieux.

PLATON, Phèdre, 245ab

Questions :

  • Selon Platon, qu’est-ce qui différencie le véritable poète du poète manqué ?
  • Le poète doit-il se contrôler, selon Platon ?

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