Martin : La science peut-elle échapper à toute influence culturelle ?

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En tant qu’anthropologue, je suis intriguée par la possibilité que la culture façonne la manière dont les chercheurs en biologie décrivent leurs découvertes sur la nature. Si c’était le cas, au lycée, en cours de biologie, nous recevrions bien plus qu’un enseignement sur la nature, mais aussi sur les croyances et pratiques culturelles, comme si elles étaient inscrites dans la nature. Au cours de mes recherches, j’ai réalisé que l’image de l’ovule et du spermatozoïde, celle que l’on retrouve aussi bien dans la culture populaire que dans les théories scientifiques sur la reproduction biologique, repose sur des stéréotypes qui sont au centre de nos définitions culturelles du masculin et du féminin. Ces stéréotypes impliquent non seulement que les processus biologiques féminins ont moins de valeur que leurs équivalents masculins, mais aussi que les femmes ont moins de valeur que les hommes. Mon but en écrivant cet article est notamment de mettre en lumière les stéréotypes de genre qui se cachent dans le vocabulaire scientifique de la biologie. Ainsi exposés en pleine lumière, j’espère qu’ils perdront une grande partie de leur pouvoir de nuisance. Continuer la lecture